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Apprendre à encadrer : et pourquoi pas moi ?

La vocation, c’est d’avoir pour métier sa passion”

Stendhal Stendhal

L’encadrement des œuvres d’art a toujours fasciné Charlotte Boyer-Gonin. Il y a quelques années, elle a su répondre à l’appel de sa passion pour se former et apprendre à encadrer. Aujourd’hui, elle est installée à son compte. À l’occasion de la prochaine sortie de son cours d’initiation à l’encadrement, elle nous a reçu dans son atelier pour nous parler de son parcours…


Bonjour. Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour! Je m’appelle Charlotte Boyer-Gonin. Je suis encadreuse depuis plus de 15 ans et également, depuis plus récemment, doreuse-ornemaniste.

Te souviens-tu de ton premier contact avec les cadres ou l’encadrement ?

Cela s’est fait d’une manière très naturelle: avec ma sœur, on allait souvent voir des expositions. Elle passait beaucoup de temps à observer les peintures et moi les cadres. Je faisais mon premier passage dans la construction des encadrements, dans le style, dans le choix du bois, dans la configuration de la construction et puis je revenais sur mes pas et on faisait un deuxième tour et, là, j’observais l’œuvre. Et un jour, j’ai rendu visite à une amie qui faisait de l’encadrement. J’ai trouvé ça très joli, et intéressant, je me suis dit : « Et pourquoi pas moi ? ». C’est venu assez naturellement…

C’est comme cela que tu as pu débuter l’encadrement ?

Oui. J’ai alors fait un stage de quelques mois dans un atelier d’encadreur, sur Paris. À la suite de ce stage, j’ai continué à travailler toute seule, en regardant des livres, en me rapprochant de magasin qui vendaient des cadres, du papier, du carton…

Et puis, ma sœur étant peintre, on a commencé à faire des choses ensemble. À chaque fois qu’elle réalisait une gravure ou une peinture, je l’attrapais et l’encadrais.

Et un jour elle m’a dit : « Écoute, ce que tu fais me plaît beaucoup. Je suis en train de préparer une exposition et je voudrais qu’on la fasse ensemble. » J’ai alors changé l’organisation de mon salon et il est devenu salon et atelier d’encadrement. Voici comment tout a commencé.

Tu as appris beaucoup en autodidacte ?

J’ai appris beaucoup par moi-même mais j’ai également passé mon CAP d’encadreur, qui m’a conduit à apprendre beaucoup de techniques très différentes : des techniques de cartonnage, des techniques d’assemblage…

Apprendre à encadrer

Juste avant de passer mon CAP, j’ai également fait un stage dans un atelier d’encadrement sur Versailles, qui m’a encore fait découvrir beaucoup de choses, parce que ce qu’on apprend à l’école, c’est une chose, mais dans la vie professionnelle, c’en est une autre. Une fois mon CAP acquis, j’ai continué à travailler quelques années dans cet atelier et ce n’est que par la suite que j’ai monté mon propre atelier. Mais ce passage était très important. Cela m’a permis de mieux apprendre mon métier, d’être confrontée à des situations très différentes les unes des autres, d’encadrer toutes sortes de choses et de prendre confiance en moi. J’ai beaucoup appris au contact des autres encadreurs et du chef d’atelier. Il travaillait très, très bien. On a abordé l’encadrement mais aussi les lavis, dont il était un expert reconnu. Il n’était pas du tout avare de ses connaissances et il a bien su transmettre son professionnalisme, son expérience… C’était vraiment formidable.

Pourquoi te mettre à ton compte ?

Pour moi, ça allait dans le sens naturel des choses. Toute mon enfance, j’ai vécu avec mes parents qui étaient à leur compte, mon époux est à son compte…

J’avais envie de créer mon atelier au sein de mon foyer, près de mes enfants, près de mon époux. Je voulais aussi avoir un peu plus de liberté pour gérer mon temps de travail à ma façon, me rapprocher des artistes et développer une approche plus personnelle…

Parce qu’en atelier c’est très différent : il y a une fiche technique qui arrive sur votre établi et, à partir de là, vous devez la suivre avec les références de carton et de papier… Vous êtes un exécutant. C’est un passage fort intéressant, mais qui peut devenir aussi un peu frustrant à force. Et moi j’éprouvais vraiment le besoin de créer mes propres encadrements, de travailler mon propre style… et le style de mes clients également.

Ça n’a pas été un passage facile, ça s’est fait progressivement… Mon époux m’incitait beaucoup alors que j’avais du mal à lâcher prise. Et un jour, ça s’est fait… c’était le bon moment !

Apprendre à encadrer
Qui sont tes clients ?

D’abord, il y a eu ma sœur, bien entendu… Puis j’ai commencé avec une cliente, mon amie Françoise, qui m’a donné des choses magnifiques à encadrer. Elle a su me faire confiance et ça a été un vrai régal. On a fait plein de choses différentes ensemble et on continue d’ailleurs.

Elle m’a demandé d’encadrer des choses qui arrivaient du Pérou, de Chine, des œuvres, des textiles… Elle m’a très gentiment confié tout ça. Donc j’ai ouvert l’atelier et j’ai été plongé dans ce type de travail, qui était très différent de ce que je voyais de l’encadrement. Ça m’a demandé à ce moment-là de penser un peu autrement, d’élargir mon travail et de commencer à fabriquer des boîtes. Des boîtes fermées, des boîtes qui s’ouvrent… D’élargir l’encadrement : ce n’était plus un passe-partout, un biseau et une œuvre mais ça devenait encore autre chose.

Je n’ai jamais fait de publicité, j’ai toujours travaillé de bouche à oreille.

Aujourd’hui, mes clients principaux sont des artistes, photographes, peintres, beaucoup de collectionneurs. Il y a aussi quelques particuliers, qui rentrent de voyage avec une très, très belle photo, ou autre, à encadrer.

Qu’est-ce que tu aimes dans ce métier ?

Il y a d’abord le fait de pouvoir protéger une œuvre et ensuite de pouvoir l’exposer au regard de tout le monde.

Dans ce métier, j’adore le côté créatif, manuel, me rapprocher des artistes… Accompagner l’œuvre, vraiment… j’adore ! J’aime aussi la grande variété des sujets à encadrer. Des gravures, des photos, des peintures, des textiles et des objets également.

J’ai d’ailleurs une petite faiblesse pour les boîtes. J’aime beaucoup encadrer le textile, mettre en valeur son mouvement dans la boîte, choisir des fonds en tissu ou alors les travailler en patine, en peinture ou en papier… Ça peut être des objets, des plumes, des masques… toutes sortes de choses très différentes, avec des boîtes plus ou moins épaisses, avec des profils très lourds ou plus légers, des boîtes qui s’ouvrent ou qui restent fermées en fonction de l’œuvre… Prochainement, par exemple, j’ai des plumes qui arrivent d’Amazonie à encadrer. Les plumes, cela dégage beaucoup de poussière et celles-ci sont très longues donc on va faire des boîtes qui s’ouvrent, avec des matériaux intéressants…

Comment définirais-tu ton style comme encadreuse ?

Je dirais que, dans l’ensemble, j’aime bien les encadrements assez sobres. Je n’utilise jamais des papiers fleuris, très colorés… J’aime bien aussi travailler la matière, et en particulier le bois, avec ses différentes essences, la possibilité de le travailler en créant mes propres teintes…

J’aime bien mettre en valeur l’œuvre et non l’encadrement. L’encadrement, il est vraiment là juste pour l’accompagner.

C’est ce que tu as voulu transmettre dans le cours d’initiation que tu as préparé avec Artisanatek ?

Je ne m’étais jamais posé la question de la transmission de mon savoir-faire, du partage de ma vision de mon métier. C’est quelque chose de très personnel, assez intime finalement. Et puis l’équipe Artisanatek, dont j’avais fait la connaissance par ailleurs, a su m’accompagner et me mettre à l’aise.

Dans ce cours, nous partons vraiment du tout début : présentation des outils de base, des principales matières premières utilisées (baguettes, verre, cartons, papiers…), les conseils pour s’installer le plus confortablement avec les moyens du bord… Et puis je présente pas à pas trois techniques d’encadrement différentes :

  • une technique très classique, avec biseau à 45° et passe-partout ;
  • une boîte (vous savez maintenant que j’ai un faible pour cette technique)
  • et une fermeture à onglet, où du papier remplace la baguette en bois ou en aluminium

Il y en aurait beaucoup d’autres mais ce sont de premières bases qui permettront de s’initier en douceur et en même temps d’avoir de premières bases pouvant être recombinées de manières différentes pour donner sa touche personnelle à son encadrement.

J’ai pris beaucoup de plaisir à faire ce cours ! J’espère que vous l’aimerez également.

Pour finir, aurais-tu un conseil pour une personne qui souhaite débuter l’encadrement ?

Aller voir mon cours sur Artisanatek bien sûr ! Que ce soit en loisir ou pour découvrir un nouveau métier, nous l’avons voulu accessible et complet. Je serai ravie d’y répondre à toutes vos questions !

Ensuite, il y a différentes façons d’être encadreuse : on peut être encadreuse pour soi, se faire plaisir, encadrer ses propres photos ou dessins pour ses amis, ça reste donc de l’encadrement de loisirs.

Apprendre l'encadrement - Finition cirée sur un cadre en bois

Si j’avais un conseil à donner aujourd’hui pour une personne qui souhaite aller plus loin et devenir professionnelle, ça serait d’abord de faire un stage de quelques semaines, de s’assurer que ça lui plaise bien et ensuite de passer son CAP d’encadreur. C’est une formation à temps complet qui permet vraiment d’apprendre beaucoup de choses techniquement et qui donne aussi la possibilité de faire un stage de plusieurs semaines chez un encadreur.

Merci beaucoup Charlotte !


Si vous souhaitez en savoir plus sur Charlotte, n’hésitez pas à consulter son profil sur notre site : vous y trouverez des exemples de son travail et des liens vers ses réseaux sociaux.

7 réflexions sur “Apprendre à encadrer : et pourquoi pas moi ?”

  1. Moussa Traoré

    Je voudrais m’inscrire au cours d’initiation à l’encadrement avec Charlotte Boyer mais on me demande un identifiant et un mot de passe. De quoi s’agit-il ?

      1. Caroline Dupuis

        Bonjour,
        Ce partage d’expérience est très intéressant. J’aimerais m’initier à titre personnel pour valoriser quelques productions familiales.
        Comment peut-on accéder au cours d’initiation de Charlotte ? Et où se trouve l’atelier de Charlotte ?
        En vous remerciant par avance pour votre réponse.
        Cordialement

        1. Bonsoir Caroline
          Merci pour votre message. Vous trouverez toutes les informations sur le cours de Charlotte ainsi que les modalités d’accès sur ce lien.
          Et pour en savoir plus sur son expérience, l’emplacement de son atelier, vous pouvez consulter son profil.
          Pour toute autre question, n’hésitez pas à utiliser le formulaire de contact du site : toute l’équipe et moi-même seront heureux de vous renseigner.
          Cordialement,
          Guillaume

  2. Bonjour,
    Bravo pour ce plaidoyer pour la passion de l’encadrement !
    La mienne était dans l’horlogerie, et j’ai notamment fabriqué des horloges nécessitant des beaux cadres.
    Pour cela, j’ai acquis une machine à assembler et une à découper (Cassesse – de très bonne qualité).
    J’arrête aujourd’hui mon activité et souhaite faire profiter quelqu’un qui voudrait s’installer comme encadreur sans dépenser trop en matériel.
    Je m’adresse à vous donc pour savoir si vous connaissez des personnes interessées par cette proposition ou pour vos propres activités.
    Belle journée.
    Jean-Louis
    06 89 10 36 69
    jeanlouis.moulard@gmail.com
    Mon site : LouisJeansol.com

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