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Comment être créatif quand votre requin est en panne ?

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Si je vous dis Steven Spielberg, combien de films vous viennent en tête ? Quand je vois son parcours, le chemin parcouru entre « Les dents de la mer » (1975), « Jurassic Park » (1993), « La liste de Schindler » (1993) et « Il faut sauver le soldat Ryan » (1998)… je ne peux pas m’empêcher de penser à son processus créatif. Comment un homme arrive-t-il à créer des univers tellement différents ? Comment réussi-t-il à faire travailler sa créativité pour qu’elle se réveille au moment où tout semble être contre lui ?

Son premier grand succès, « Les dents de la mer » (1975), est un film qui avait beaucoup de raisons d’échouer. Sa réalisation a mis à l’épreuve la créativité et la capacité d’adaptation d’un Spielberg de moins de 30 ans.

« Il y aura des moments où tu arriveras sur le plateau et tu n’auras absolument aucune idée de ce que tu fais. Ça nous arrive à tous. Tu dois le cacher à tout prix » – lui avait dit le réalisateur Henry Hathaway, un peu avant.

Et Spielberg a suivi son conseil au pied de la lettre. Au moment de commencer le tournage, il n’y avait pas de scénario terminé, ni de requin, et la distribution n’était pas complète. Le scénario a été en permanente réécriture pendant toute la durée du tournage et Spielberg ne savait même pas du jour au lendemain s’il aurait des scènes pour tourner. Le requin s’est cassé quelques jours après le début du tournage et en plus le réalisateur avait décidé de faire tout le tournage en mer et non, comme cela se faisait à l’époque, dans une grande piscine, avec des maquettes de bateaux. À tout cela, vous pouvez ajouter le froid, les changements de lumière en permanence, les courants… Bref ! De quoi paniquer et penser qu’on va te virer, n’est-ce pas ?

Mais l’inspiration est née dans ce moment de tension et Spielberg a pris une décision radicale : tourner la plupart du film sans montrer le personnage principal qui terrifiait la mer. À sa place, il a choisi de suggérer sa présence avec un usage parfait des mouvements de caméra et le « pum pum…pum pum… pum pum pum pum… » de la musique crescendo.

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J’ai adoré le documentaire« Spielberg » de Susan Lacy, et il m’a énormément inspiré pour écrire cet article. Je vous le recommande !

« Ce qu’on ne voit pas est souvent bien plus terrifiant que ce qu’on voit » – dit Spielberg en se souvenant de son expérience sur le plateau.

Extrait de « Les dents de la mer » (1975) : un film qui a bien fait travailler la créativité de Spielberg

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Une grande partie de notre créativité se manifeste quand on se retrouve face à un problème qu’on doit résoudre. Que ce soit une date de livraison, une commande d’un client difficile, un budget limité ou un requin mécanique qui ne flotte pas.

L’ingéniosité et la créativité de Spielberg pour créer ce qu’il voit dans sa tête ont été évidentes depuis son plus jeune âge. Quand il avait 14 ans, il a réalisé et produit le court métrage « Échappatoire vers Nulle-Part » (1961). Le film montre des scènes de combat entre de jeunes soldats (amis du quartier), sans dialogue et avec la Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner en musique de fond. Comme son père lui avait interdit d’acheter des pistolets à blanc (encore un problème/excuse pour faire travailler la créativité), Spielberg a créé un système de petites catapultes cachées sous la terre qui, au moment où elles étaient déclenchées par un pied ou une main, faisaient voler un petit nuage de poussière. Cela faisait penser à l’explosion d’une grenade ou à l’impact d’une balle.  

Spielberg et son père parlent de l’astuce des catapultes cachées, utilisées dans le court-métrage « Échappatoire vers Nulle-Part » (1961)

De la même façon qu’un accident peut parfois nous amener de bonnes surprises (beaucoup de grandes découvertes sont dues au moins en partie au hasard), nous retrouver tête-à-tête avec un problème peut être une opportunité pour stimuler notre créativité.

Donc la prochaine fois que vous n’aurez plus de peinture de la couleur qu’il vous faut, ou que votre budget n’est pas suffisant pour ce tissu de tapisserie que vous vouliez, ou que vous sentez que vous n’arriverez jamais à travailler sans tous les outils d’un pro : ne désespérez pas ! Il y a peut-être là une opportunité pour« sortir » du plan, de ce qui était prévu et laisser notre créativité s’exprimer en explorant quelque chose de nouveau.

PS : Le maître ébéniste et antiquaire @cyrille-marie, qui anime le cours « Restaurer des meubles en bois” , donne des bons exemples de comment, avec un peu d’imagination, vous pouvez adapter des outils simples que vous avez à la maison, pour vos premier travaux de restauration. La créativité au service d’un projet et d’un budget limité 😉

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